« Parfois, on dirait que c’est toujours l’hiver en Syrie, et jamais Noël.
Cela fait une demi-décennie que le peuple souffre des cruels vents de la guerre. Des millions de personnes sont sans domicile. Et même ceux qui ont un abri n’ont pas le chauffage ou l’électricité. Notre propre personnel de Caritas commence déjà à brûler ses meubles pour se réchauffer.
Les écoles encore ouvertes ne peuvent plus se payer le mazout – les enfants doivent s’enrouler dans de grosses couvertures pendant qu’ils suivent les cours assis sur leurs bancs.
Yusra, mère de quatre enfants de moins de 6 ans, nous a raconté comment elle a fui à pied sa maison à Damas. Au bout d’un moment, ils étaient trop fatigués pour porter leurs bagages, si bien qu’ils les ont simplement laissés sur le bord de la route. Chaque kilomètre en fait deux en hiver. Maintenant, ils n’ont plus rien.
Nous pensons aux pauvres, aux personnes âgées et aux enfants entassés à 10 dans une chambre. À ceux qui vivent dehors… à ceux qui sont sous les bombardements incessants… à ceux qui sont sur la route, fuyant leur maison en quête de sécurité.
L’argent que nous avons reçu à Caritas Internationalis a été utilisé pour donner des bons à 500 enfants à Damas pour des habits chauds et des chaussures. Cela fait partie de l’aide que nous fournissons, qui comprend les soins de santé, l’éducation, les abris et le conseil.
Majida, mère de quatre enfants, nous dit : « Vous ne pouvez pas savoir combien j’ai été heureuse quand Caritas m’a appelé et m’a dit qu’ils voulaient offrir des habits à mes enfants pour l’hiver. Ils m’ont enlevé un lourd fardeau. Le prix des vêtements est inaccessible. Avoir de nouveaux habits, c’était devenu un rêve pour mes enfants. Ils avaient vraiment besoin de cette aide pour pouvoir aller à l’école chaque jour et avoir suffisamment chaud dans notre appartement congelé durant l’hiver. »
Notre travail en Syrie ne saurait être possible sans l’engagement de nos collègues vivant aux côtés des personnes. « Au milieu de tant de dévastation, il est vraiment héroïque que des hommes et des femmes restent là pour donner l’assistance matérielle et spirituelle », a dit le pape François. Chacun d’eux et dans nos cœurs et dans notre prière. »
Mais c’est bien cette guerre qui a été le pire hiver pour la Syrie. Cependant, nous savons qu’après l’hiver vient le printemps. Avec votre soutien, Caritas dans le monde entier a travaillé pour la paix en Syrie. Le pape François est l’un des sympathisants de notre campagne « Syrie : la paix est possible ». « Implorons la grâce de la conversion des cœurs de ceux qui ont la responsabilité de la destinée […] de cette région », a-t-il dit.
Une colombe dans l’air hivernal, voilà la blanche perfection. La paix en Syrie, voilà ce qui serait la perfection pour ce Noël.
Un joyeux Noël béni à vous et à vos proches. »
Le Cardinal Tagle, président de Caritas Internationalis
Article d’origine sur secours-catholique.org