Depuis mon adolescence on me serine que la France, par son régime républicain est le pays des Droits de l’homme : vivre ensemble, fraternité, accueil des différences, droits fondamentaux, etc. Mais ici, à Calais, le discours angélique est luciférien. Les slogans sont des habits de lumière pour des traitements déshumanisants ; l’accès à l’eau potable, à la nourriture, aux soins et à l’hygiène élémentaires est rendu difficile.
Sans politique migratoire réelle, l’Etat donne des coups de butoir médiatiques sur les migrants à Calais. A chaque nouveau ministre, un nouveau démantèlement : cette semaine près de l’hôpital près de 700 personnes furent déplacées sans autre solution alternative respectueuse de la dignité humaine. Qu’on ne me demande pas ensuite de pleurer sur les ours polaires en voie d’extinction.
Depuis les têtes coupées et les déportations de la Terreur révolutionnaire je m’étais toujours méfié de la République. Le non-respect des droits fondamentaux par le même régime qui en parle sans cesse révolte le chrétien que je suis : « J’étais nu et vous m’avez habillé, j’avais faim et vous m’avez donné à manger… ce que vous avez fait à l’un de ces petits c’est à moi que vous l’avez fait… » On sait la suite, elle fait trembler.
Peu importe notre couleur politique, peu importe que je vote Insoumis, RN, ou les entre-deux variants. La 1ère charité se joue ici, envers ceux qui sont là pour de bonnes ou de mauvaises raisons.
Abbé Louis-Emmanuel