S’il est un mot synonyme d’exclusion, c’est bien celui de « quarantaine » : mettre quelqu’un en quarantaine, c’est l’écarter par crainte de propagation (du coronavirus par exemple) ou, pire, pour l’écarter définitivement d’un groupe.
Depuis quelques jours, les chrétiens sont effectivement entrés en « quarantaine ». Certes pas avec un masque pour nous protéger de je ne sais quoi mais pour nous c’est en pleine connaissance, par choix délibéré et voulu … La « quarantaine » en question n’est autre que le CARÊME. Carême comme les quarante ans d’errance du peuple d’Israël au désert. Carême
comme les quarante jours passés par Jésus au désert au début de sa vie publique. Tant le peuple d’Israël que le Christ feront au désert l’expérience du silence, du dépouillement, de la faim… Temps d’épreuve et de vérité !
Pour les chrétiens aussi, le temps du Carême signifie un temps d’arrêt, de réflexion, de conversion. Dans nos paroisses de Calais, des initiatives alléchantes jalonneront notre marche vers Pâques. Il y a d’abord, de vendredi en vendredi, la proposition de vivre le chemin de croix dans quelques-uns de nos clochers alliant méditation et action de solidarité avec l’auberge des Migrants. Les 24 heures pour DIEU marqueront à coup sûr la fin du mois de mars. Le cheminement spirituel VIENS et VOIS pourra compléter notre formation de Carême. Les petits déjeuners du samedi pour les SDF nous permettront de mettre en oeuvre ce que nous sommes en théorie: des frères et des soeurs. Mettant nos pas dans ceux du Christ, nous vivrons ces prochaines semaines comme un voyage en solidarité et en simplicité pour intégrer les trois grands piliers du Carême : un temps de conversion, pour changer son regard, un temps de prière et de partage. Cette année, c’est saint Jean-Paul II qui nous guide avec un carnet de carême qui nous accompagne tous les jours. Un feuillet reprend toutes les activités proposées pour ne pas nous ennuyer en quarantaine. Gageons qu’ainsi ce temps de «quarantaine » pourra devenir pour tous un temps de renouveau !
p. Bryan SULTANA
