Au suffrage direct
Il n’est pas un dimanche où, en plein milieu de la prière eucharistique, le prêtre se met à prier : « Pour nos frères défunts… pour les hommes qui ont quitté ce monde et dont tu connais la droiture, nous te prions : reçois-les dans ton royaume… ». Au milieu il ajoute une liste de noms, des défunts amis, parents ou proches qui nous ont quittés parfois depuis longtemps pour lesquels des messes sont célébrées le dimanche et la semaine.
On nomme cette prière pour les morts, la prière de suffrage. Ce mot que l’on connaît plutôt pour les élections vient en effet du latin suffragium qui signifie « aider de son vœu, de son vote ».
La prière de suffrage c’est aider nos défunts de notre vœu qu’ils aillent au Paradis, les aider par notre prière à Dieu. Mais les aider à quoi ? Les aider à se purifier de leurs fautes dans ce que l’Église appelle le Purgatoire.
Dans le Livre des Martyrs d’Israël on trouve déjà cette prière pour les morts : « Judas Maccabée fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts afin qu’ils soient libérés de leurs péchés » (2M 12, 46). Prier pour nos défunts, nous le ferons spécialement le 2 novembre, c’est un acte d’amour et de communion. Eux intercèdent pour nous et nous prions pour eux.
Dans la messe sont ainsi en communion tous les moments, toutes les situations de l’Église : celle du pèlerinage de la terre, celle qui se purifie en Purgatoire, celle enfin qui est déjà entrée dans la vie avec Dieu : l’Église des saints.
Abbé Louis-Emmanuel Meyer