Ce vendredi, nous allons faire virevolter les crêpes de tous diamètres. Chaque famille garde précieusement sa recette. Au presbytère, l’inquiétude se marque sur les visages de tous les confrères. Cette année, à défaut de caviar de poule (communément appelé « œuf »), nous allons devoir être fameusement imaginatifs et créatifs… En effet, nos trois gallinacés nous narguent, depuis des mois, en refusant obstinément de nous procurer la base de notre recette de pâte à crêpes. Pour le reste des ingrédients: pas de souci: on a la bière, le rhum, le lait et tout le reste. Quoi qu’il en soit, avec ou sans œufs, quarante jours après Noël, c’est la Chandeleur.
L’Eglise célèbre la purification de la Vierge Marie et la présentation de Jésus au Temple. Bien sûr, la Vierge n’avait pas besoin d’être purifiée et Jésus, Fils de Dieu, aurait pu se garder d’être présenté à Jérusalem. En adoptant ce rite ancestral, la sainte famille nous montre l’importance du respect des traditions pour bien signifier son intégration dans les coutumes du peuple juif. Nos frères orthodoxes parlent aussi de la fête de la Présentation de Jésus au Temple et la qualifient de « fête de la Rencontre ». Jésus est présenté au Temple. Il est accueilli avec ses parents par le vieillard Siméon qui le reconnaît et le nomme : « Lumière des Nations ». C’est une des raisons qui explique que cette fête est aussi la fête de la lumière, des cierges.
C’est notamment saint Anselme qui donne un sens au cierge que l’on bénit au début de la célébration de la messe du 2 février. Pour lui, la cire représente la Chair du Christ. La mèche, qui est intérieure, est son Âme. La flamme, qui brille en sa partie supérieure, n’est autre que sa Divinité.
Nous sommes invités à vivre cette semaine dans la joie de la Bonne Nouvelle. Puissions-nous avoir dans les yeux, cette petite étincelle d’espérance. Que la joie de notre cœur illumine chaque rencontre que le Seigneur provoquera pour faire grandir la fraternité en devenant ses disciples pour que le monde soit embrasé du feu de l’Esprit.
Le 2 février, c’est aussi la journée des consacrés. N’oublions pas de porter dans la prière tous les religieux, religieuses et consacré(e)s. Qu’ils soient d’ardents témoins de l’Amour de Dieu pour le monde.
Vendredi, avant ou après la danse des crèpes, prenons le temps d’aller à la messe. Entrons dans le Temple de l’église, recevons l’Enfant-Jésus. Marie nous Le prête un instant. Elle nous Le confie jour après jour. Portons-Le dans nos bras, dans notre coeur pour qu’Il puisse nous porter quand la joie se fait plus difficile.
Père Bryan Sultana