On dit souvent qu’un homme fort, ça ne pleure pas. Aujourd’hui, le cinquième et dernier dimanche de Carême, Jésus laisse couler ses larmes pour la mort de son ami Lazare. Si Jésus pleure, c’est parce que ses larmes conduisent à la vie et non pas à la tristesse, à la résurrection et non pas à la dépression. Dans l’évangile de St Jean (Jn 11, 1-45) la résurrection de Lazare est le septième et dernier signe accompli par Jésus, mais qui provoquera définitivement par la suite sa sentence condamnatoire: « Dès ce jour-là donc, ils résolurent de le tuer » (Jn 11, 53).
C’est triste! Jésus est condamné à mort parce qu’il a osé nous rappeler à la vie. Aujourd’hui si notre environnement culturel a tendance à nous conduire constamment dans l’angoisse du « dévivre », c’est-à-dire que l’homme est l’être pour la mort, Jésus affirme, au contraire, que l’homme est l’être pour la vie. Pâques, le but de notre voyage de Carême, c’est un appel à sortir des ténèbres de notre isolement pour entrer dans l’expérience de la vraie vie qu’est la vie éternelle.
« Crois–tu cela ? » cette question que Jésus a posée à Marthe, la sœur de Lazare, Il nous la pose aussi en ce moment même. La foi c’est dans l’ordre de la confiance en Dieu en toute circonstance de la vie. Aujourd’hui, peut-être tu te laisses porter par la peur, la tristesse, tu as l’impression d’être en morceaux et de ne pas pouvoir continuer, mais cette fragilité, cette faiblesse qui est la tienne, souvent est le moyen par lequel Dieu veut manifester sa gloire dans ta vie de chaque jour. Nous pouvons tous nous ouvrir à cette réalité mystérieuse; si seulement nous osions faire confiance effectivement en sa Parole. « Si tu crois tu verras la gloire de Dieu ».
P. Jeff Noel cs.