Dans le silence, la lueur d’une flamme vive s’élevant d’un feu de bois ouvre la fête de Pâques. Ce feu est allumé partout sur la terre, au cœur des villes, dans les villages, aux portes des monastères. Chaude et claire, cette flamme se transmet au grand cierge de Pâques, puis aux cierges que chacun porte, enfin, à ceux tenus par les baptisés de cette nuit pascale.
Cette flamme dit bien le mystère pascal : Jésus ressuscité irradie la nuit d’une lumière nouvelle et vive, il dissipe les ténèbres par sa clarté. Si la flamme renvoie à Jésus ressuscité d’entre les morts, la nuit renvoie à chacune de nos propres obscurités. Nuit de la maladie, nuit du deuil qui dure, nuit d’une profonde souffrance, ténèbres de la solitude ou de la violence, obscurité du chômage, nuit de l’addiction et de la dépendance, nuit de nos péchés et culpabilités. Dans ces nuits, le Seigneur ne nous abandonne pas ; chaque parcelle ténébreuse de nos vies est transformée par cette clarté de Jésus ressuscité qui vainc la mort.
Tenant cette flamme, tenant ce feu, nous avons renouvelé les promesses de notre baptême : nous avons redit « oui » à la lumière de Pâques pour que nos vies brûlent de sa vive et aimante clarté et que disparaisse de nos existences la froide nuit de l’absence de Dieu.
Jésus ressuscité te touche aujourd’hui de sa lumière, ouvre-lui ta vie pour sentir la chaleur d’une vie nouvelle qui allumera en toi le feu de son amour vainqueur de la mort.
Abbé Louis-Emmanuel Meyer