Le jeûne c’est la privation volontaire de nourriture. En jeûnant, l’homme reconnaît sa dépendance vis-à-vis de Dieu, il expérimente la pauvreté de ses forces. Comme le dit le Psaume le jeûne « humilie notre âme » devant Dieu « Je m’humiliais par le jeûne et ma prière reprenait dans mon cœur » (Ps 34, 13). Jeûner, c’est reconnaître devant Dieu que l’on est sa créature, que l’on est pécheur, c’est demander sa miséricorde. Le jeûne de nourriture n’a de sens que s’il est accompagné d’un désir d’éviter le péché pour retrouver l’amitié avec Dieu.
Dans l’Évangile, Jésus utilise le jeûne en tant que préparation à la rencontre de son Père ou avant une mission particulière : comme Moïse et Elie, il jeûne quarante jours et quarante nuits au désert (Mt 4, 1) avant d’enseigner les Béatitudes. Il montre que le jeûne exprime l’attente passionnée de l’Époux qu’il est (Mt 9, 14-15).
L’abstinence de viande, comme le jeûne du mercredi des Cendres et du Vendredi saint expriment la volonté de réparer notre péché et d’y renoncer en s’unissant à Jésus crucifié, cela est donc une préparation à la résurrection du Christ Jésus à Pâques. De même, le jeûne eucharistique, limité à une heure avant la communion, est une préparation à recevoir le Christ vraie nourriture, c’est un acte de respect.
Notre jeûne a pour but de nous donner faim de Dieu et de sa Parole. Il nous permet d’avoir plus de temps pour la prière, pour notre prochain (visite à un malade…). Il permet aussi d’être moins dépendant des choses non essentielles. Le jeûne est aussi un geste de charité envers les pauvres, il invite au partage et à l’aumône.
Abbé Louis-Emmanuel Meyer