C’est une des demandes de Jésus dans l’évangile lu ce dimanche. Phrase forte, mais qui peut paraître difficile à vivre.
Le mot « ennemis » évoque le pire : spontanément je pense aux terroristes jugés pour l’attentat du Bataclan, ou encore aux meurtriers du père Hamel dont le procès était à la une cette semaine. Le retrait des troupes françaises au Mali ravive aussi notre mémoire des 58 soldats qui y laissèrent la vie dans les combats contre les tribus djihadistes du désert.
Comment aimer ceux qui ont pris les vies des nôtres ? Plus proches de nous il y a nos « ennemis » ces voisins, ces membres de nos familles, ces collègues qui nous pourrissent le quotidien. Comment parvenir à les aimer ?
Aimer son ennemi est une attitude qui distingue le chrétien de bien des hommes, elle est l’attitude du Christ sur la Croix, il meurt pour tous nous sauver. « Père pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font » dit-il à propos des prêtres qui le mettent à mort, des soldats qui l’injurient, de la foule indifférente ou railleuse, des disciples qui ont fui apeurés.
Commencer à aimer son ennemi c’est déjà désirer que Dieu le sauve. Jésus ne nous demande pas d’aller prendre nos ennemis dans nos bras ; si déjà nous priions pour que leurs cœurs reçoivent ce salut de Dieu ce sera un premier pas dans l’amour. Et qui sait, si mon ennemi s’ouvre à Jésus sauveur, alors ce qui m’offense chez lui changera peut-être.
Abbé Louis-Emmanuel Meyer