Dans la foi catholique, on distingue trois états des membres de l’Église : les membres de l’Église qui sont en pèlerinage sur la terre, ceux qui vivent une purification après leur mort, et ceux qui vivent déjà dans le Royaume avec le Seigneur.
Derrière ces étapes distinctes rappelées dans la fête de Toussaint et le 2 novembre, jour souvenir de nos défunts, il y a l’idée que l’ Église est un Corps. Un Corps qui déborde le corps de la nation et du pays où nous vivons, un Corps qui transcende les frontières établies par les hommes, un Corps qui sait unir les peuples divers et distincts, mais aussi, qui nous réunit malgré la grande séparation qu’est la mort.
La mondialisation, elle, propose une juxtaposition d’individus dans le réseau du marché, où notre corps personnel devient un produit. Les États, eux, se présentent comme des corps voulant tout englober dans leur politique tournée vers leur propre intérêt. Le chrétien, lui, sait qu’il appartient avec son corps à un Corps plus vaste, celui de l’Église qui a pour principe d’unité le Christ et son Évangile.
C’est pourquoi l’Église refuse d’être asservie au pouvoir politique. C’est la raison pour laquelle elle pose aussi des actes politiques. Elle refuse de se laisser enfermer dans la sphère privée ou dans les seules questions d’intériorité car elle est ce Corps dans lequel le Christ unit les peuples.
Quand je communie à son Corps, alors la dispersion due au péché est abolie, je fais corps avec Jésus ressuscité et avec mes frères par-delà les frontières et les langues, par-delà la mort elle-même.
Abbé Louis-Emmanuel Meyer
D’après « Eucharistie-mondialisation » de W. Cavanaugh