Avec ce confinement qui dure, voilà une expression devenue habituelle à nos oreilles, un mot d’aurevoir que nous aimons redire lors de nos quelques rencontres ou de nos appels téléphoniques. J’espère qu’à l’instar des « cordialement » et « bonne année » nous ne nous lasserons pas de l’entendre car cette exrpession me paraît belle et pleine de sens.
Prendre soin. Ce n’est pas d’abord rétablir la santé, assister un malade pour le mener à la guérison. Prendre soin, dans son sens premier signifie s’occuper de…, veiller au bien être et à la santé de… Ainsi on prend soin de ses enfants, de ses parents âgés etc.
« Prenez soin de vous » nous dit-on, cela ne renvoie pas, me semble-t-il à de l’égoïsme, bien au contraire, un vrai soucis de charité s’exprime dans ces mots. Nous souhaitons que celui que nous quittons fasse ce qu’il faut pour éviter le mal, mal du virus, mal de la solitude. Nous voudrions bien prendre soin de lui davantage mais le confinement nous en empêche alors nous l’accompagnons par ces mots qui le renvoient à lui-même mais qui nous placent à ses côtés. Nous vivons tellement notre proximité au prochain que nous désirons qu’il prenne soin de lui comme ordinairement nous nous en serions occupé.
Ce dimanche nous terminons l’octave de Pâques, cette semaine durant laquelle la fête de Pâques se déploie. Ces huit jours de Pâques s’achèvent avec le dimanche de la Miséricorde : nous voyons dans l’évangile le Christ, une fois encore, prendre soin des disciples. Les disciples sont enfermés, apeurés, mais lui vient avec ces mots « la paix soit avec vous ». Il vient malgré le « confinement des apôtres », il passe à travers les murs de leur maison et de leur peur, de leur désespoir après sa mort. Il vient prendre soin au plus proche en leur disant « Je suis vivant ».
« Prenez soin de vous ». Et si notre manière de prendre soin de nous était de laisser, une fois de plus, Jésus entrer dans notre prière et nous ouvrir son cœur miséricordieux, un cœur qui prend soin de notre misère. Alors nous pourrons dire du fond de nos peurs, derrières nos portes closes : « Jésus, j’ai confiance en toi ».
Père Louis-Emmanuel