Chers frères et sœurs, bonjour !
Avoir foi, disait quelqu’un, c’est avoir l’habitude de crier. (…)
Nous devrions tous être comme Bartimée dans l’Évangile (cf. Mc 10, 46-52) – souvenons-nous de ce passage de l’Évangile, Bartimée, le fils de Timée – cet homme aveugle qui mendiait aux portes de Jéricho. Autour de lui il avait beaucoup de braves gens qui lui intimaient l’ordre de se taire : « Mais tais-toi ! Le Seigneur passe. Tais-toi. Ne dérange pas. Le maître a tant à faire ; ne le dérange pas. Tu es ennuyeux avec tes cris. Ne dérange pas ! » Mais lui, il n’écoutait pas ces conseils : avec une sainte insistance, il voulait que sa misérable condition puisse enfin rencontrer Jésus. Et il criait plus fort ! Et les gens bien élevés : « Mais non, c’est le Maître, s’il te plaît ! Tu as l’air malin ! ». Et lui il criait parce qu’il voulait voir, il voulait être guéri : « Jésus, aie pitié de moi ! » (v.47). Jésus lui rend la vue et lui dit : « Ta foi t’a sauvé » (v.52), comme s’il expliquait que ce qui avait été décisif pour sa guérison, c’était cette prière, cette invocation criée avec foi, plus forte que le « bon sens » de tant de gens qui voulaient le faire taire.
La prière, non seulement précède le salut, mais d’une certaine façon le contient déjà, parce qu’elle libère du désespoir de celui qui ne croit pas à une issue à tant de situations insupportables (…). La prière de demande est authentique, spontanée, c’est un acte de foi en Dieu qui est le Père, qui est bon, qui est tout-puissant. C’est un acte de foi en moi, qui suis petit, pécheur et indigent. Et c’est pourquoi la prière pour demander quelque chose est très noble.
Dieu est notre Père qui a une immense compassion pour nous, et qui veut que ses enfants lui parlent sans peur, en l’appelant directement « Père » ; ou dans les difficultés en disant : « Mais Seigneur, que m’as-tu fait ? » C’est pourquoi nous pouvons tout lui raconter, même les choses de notre vie qui restent tordues et incompréhensibles. Et il nous a promis qu’il serait toujours avec nous, jusqu’au dernier des jours que nous passerons sur cette terre.
Prions le « Notre Père » en commençant ainsi, simplement : « Père » ou « Papa ». Et lui, il nous comprend et nous aime beaucoup.
Extrait de l’audience du pape François à Rome ce mercredi, commentaire du Notre Père