La parabole des talents nous rappelle que nous ne sommes pas les propriétaires de notre vie. Nous ne pouvons donc pas en faire n’importe quoi. Nous ne pouvons pas non plus ne rien en faire du tout. Nous sommes plutôt des gérants qui devons rendre compte de l’usage que nous faisons de notre vie.
Imaginons un instant que vous êtes propriétaire d’un magnifique appartement vue sur mer sur la Digue Gaston Berthe à Calais. Vous devez partir à l’autre bout du monde pendant quelques années. Vous savez que vous serez coupé de tout pendant la durée du voyage. Avant de plier bagages, vous vous adressez à une agence immobilière du Boulevard la Fayette pour lui confier la gérance de votre appartement et pour trouver des locataires. Le gérant semble très sûr de lui : « Rassurez-vous, votre bien correspond exactement à la demande actuelle de nos clients anglais. » Vous partez donc serein en imaginant ce que vous pourrez faire avec la petite fortune qui s’accumulera sur votre compte. A votre retour, le gérant vous dit : « J’ai une bonne nouvelle pour vous : votre appartement est intact… Voici les clefs… On n’a pas trouvé d’amateur… en fait, on n’a même pas cherché. » Il va de soi qu’un tel gérant s’attirera une mauvaise réputation et qu’il a peu de chance de garder la gérance d’autres biens. On enlèvera même ce qu’il a (Mt 25, 29).
Nous sommes les gérants de la vie que Dieu nous a donnée. Nous ne pouvons pas ne rien en faire. Gâcher notre vie ici-bas risque de nous faire passer à côté de la vraie Vie en Dieu. Une des pistes pour donner du sens à notre vie est « d’œuvrer pour créer de nombreux moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète » envers les pauvres (souhait du pape François en fixant la première Journée du Pauvre au 19 novembre 2017 dans le prolongement de sa Lettre Misericordia et Misera clôturant l’année de la Miséricorde).
Bon dimanche et bonne semaine.
Père Bryan SULTANA