Pour les Chrétiens, la fête de Pâques célèbre le triomphe de la vie. Le Christ mort sur la croix n’est pas resté enfermé dans le tombeau où on l’avait déposé. Il est ressuscité. Cette proclamation est au coeur de la foi chrétienne.
Le diocèse d’Arras accueille avec joie la quarantaine d’adultes qui selon la tradition sont baptisés, confirmés et communient au Corps et au Sang du Christ pour la première fois, au cours de la veillée pascale de ce samedi 15 avril 2017.
Dans notre pays marqué par la culture chrétienne, la célébration de Pâques évoque, bien au-delà des communautés chrétiennes la victoire de la vie sur toutes les formes de mort qui ternissent l’existence quotidienne des membres de la famille humaine. Le carillon pascal invite à l’espérance, à la confiance, au courage. Il appelle à la nouveauté des relations humaines. Déjà tout être humain peut revivre.
À quelques jours d’une consultation électorale majeure, nous nous interrogeons sur la manière la plus appropriée de porter sur chaque personne ce regard nouveau qui est celui du Christ vainqueur. Nous voulons rechercher et promouvoir ce qui est le plus grand, le plus juste, le plus digne pour que chaque personne soit reconnue et respectée dans ses aspirations les plus profondes. La vie nouvelle tisse également des liens plus étroits entre les individus, les groupes, les pays. Elle fuit les guerres et les conflits. Elle abat les murs et tend des mains.
Notre pensée rejoint les peuples, les hommes, les femmes, les enfants qui se réuniront dans les ruines pour célébrer Pâques ou que les armes empêcheront de se rassembler. Nous devinons la soif de vie nouvelle qui habite la tête et le cœur des migrants qui, pour diverses raisons quittent, souvent malgré eux, leurs pays d’origine. Leur accueil doit, autant que faire se peut, être préparé, organisé et régulé. Le respect et la dignité les accompagnent. Des conditions nouvelles d’hébergement et d’intégration se mettent en place.
En ces jours de joie, nous sommes particulièrement sensibles à la détresse des occupants du camp de La Linière, détruit par le feu à Grande-Synthe. Les nouvelles dispositions n’ont pas mis fin au travail et à l’engagement des bénévoles. Ils sont toujours là, ne craignant pas l’usure du temps, pour assurer l’urgence, la proximité, la relation. Leur présence et leur action constituent le complément et l’appui nécessaires pour faire face à toutes les rencontres, les détresses et les situations qui peuvent laisser dépourvue la plus performante des organisations.
Le partage humain, généreux et désintéressé annonce toujours un avenir possible. Il a une saveur pascale !
Monseigneur Jean-Paul JAEGER, 14 avril 2017