Pour Joseph, habitant de Riga depuis plus de vingt ans, l’accueil des Lettons est un miracle. Personne dans ce pays ne pouvait imaginer une telle capacité d’accueil, marquée par tant de disponibilité et de chaleur. Au moment des départs, dimanche 1er janvier, l’archevêque luthérien de Cracovie en avait les larmes aux yeux. Se faisant l’écho de tous, frère Aloïs disait « votre hospitalité restera une lumière sur notre route ».
Une participation inespérée encore il y a quelques mois
La rencontre européenne de Taizé à Riga a mobilisé 12000 jeunes sans compter les lettons : 4300 Polonais, les plus nombreux, 2400 Ukrainiens, 1000 Allemands, 700 Croates, 600 Lituaniens et 550 Français. Trois évêques accompagnaient la délégation française : Mgr Didier Berthet évêque de Saint Dié, Mgr Georges Colomb évêque de la Rochelle, Mgr Denis Moutel évêque de St Brieux, président du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes.
Les prières communes du matin se déroulaient à proximité des hébergements, où les jeunes poursuivaient la matinée par des échanges en petits groupes linguistiques sur le thème « ensemble, ouvrir des chemins d’espérance ». Les prières de midi étaient proposées dans les 7 églises du centre historique de la ville de Riga. Le soir, les prières ont été vécues sur deux sites où les jeunes se sont répartis en deux groupes de 6000 à 8000 personnes.
Les délégués des groupes français font le point sur l’organisation
Lors de la rencontre des délégués français, chacun a salué le travail de coordination pour les voyages en bus depuis Strasbourg et les deux avions spécialement affrétés depuis Paris et Lyon. Aux dires de tous, la proposition d’avions a permis de faciliter la venue des français.
Les jeunes français vivent pleinement ces rencontres européennes au sein des familles qui les accueillent et au rythme des prières. Thomas, 34 ans, témoigne de ce qui le marque dans ce premier contact avec Taizé : « Ce qui me touche le plus, c’est la beauté des chants. Ils me font ressentir ce qu’il a de plus profond en moi et finalement j’échange avec Dieu ». Et Marie, 27 ans du diocèse de Langres de renchérir : « Le caractère méditatif des chants permet de s’imprégner des paroles que nous chantons. Ce soir la méditation de frère Aloïs m’a rejointe: comme enseignante j’ai été particulièrement sensible au fait d’apprendre des enfants et de se remettre en questions. »
Ce qui touche d’autres, c’est l’accueil des familles lettones. « En arrivant dans une République des pays baltes, je m’attendais à trouver de l’austérité, ose avouer Arthur, 19 ans, de Soissons. En fait je suis bouleversé par la chaleur de l’accueil, la simplicité, la proximité. La langue est parfois une difficulté mais avec l’anglais on s’en sort ».
La prochaine rencontre sera à Bâle
La journée s’achève avec la prière du soir, Frère Aloïs vient d’annoncer le lieu de la 40ème édition, le pèlerinage de confiance conduira les jeunes à Bâle en Suisse au carrefour de trois pays : la France, l’Allemagne et la Suisse.
Au terme du troisième jour de nombreux jeunes témoignent de la richesse de ce qu’ils vivent comme Louis-Marie, 24 ans d’Evry, salarié au Secours Catholique « Je ne m’attendais pas à un si grand nombre de jeunes, cela me redonne confiance dans l’idée européenne. » Aurélia, 22 ans et étudiante à Paris poursuit : « bien sûr, il y a des différences entre jeunes européens, mais ce que je remarque ce sont les problèmes communs. Dans notre groupe il y a des jeunes polonais, croates, roumains et français. Tous partagent les difficultés que sont l’accès à l’emploi, l’avenir flou, les pensées négatives sur le monde, la manque de confiance, le rejet des personnalités politiques. »
Invitation concrète à l’engagement
A Taizé, contemplation et engagement se conjuguent. Les 12 ateliers de réflexion et de partage proposés par Frère Maxime aux jeunes Français rassemblés dans la cathédrale luthérienne de Riga invitaient à aller de l’avant, à prendre sa part pour la paix et à déployer sa vocation. La profondeur et la simplicité des médiations de frère Aloïs sont perçues par les jeunes comme des invitations urgentes à passer à l’action. « Au retour à la maison, chacun de nous peut-être un artisan de paix. Chacun peut inscrire la non-violence dans sa vie quotidienne. »
Père Didier Noblot, directeur adjoint du Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les vocations.
Article d’origine sur blog.jeunes-cathos.fr