Lors de l’audience générale de ce mercredi matin, 16 novembre 2016, le Pape François est revenu sur une œuvre de miséricorde que «tous nous connaissons bien, mais que peut-être nous ne mettons pas en pratique comme nous le devrions» : supporter patiemment les personnes ennuyeuses. Un effort en apparence anecdotique, mais qui peut relever du combat spirituel, et s’enracine dans la longue histoire de la relation entre Dieu et son peuple.
«Dans la Bible nous voyons que Dieu doit user de miséricorde pour supporter les lamentations de son peuple, a remarqué le Pape avec un certain humour. Par exemple, dans le Livre de l’Exode le peuple finit par devenir vraiment insupportable : d’abord il pleure parce qu’il est esclave en Égypte, et Dieu le libère. Ensuite, dans le désert, il se lamente parce qu’il n’y a rien à manger, et Dieu envoie la manne, mais malgré cela les lamentations ne cessent pas». Même Moïse a pu être ennuyeux pour le Seigneur, mais Dieu est resté patient.
L’attitude de Jésus nous montre aussi cette patience infinie, notamment dans l’Évangile de Matthieu, quand la mère de Jacques et Jean fait du lobbying pour ses enfants en demandant au Seigneur : «Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite, et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume.» Jésus répond simplement que son Royaume n’est pas un Royaume de pouvoir, mais «de service et de don aux autres». Une vérité rappelée avec patience, une patience qui doit aussi inspirer les catéchistes face à des enfants turbulents.
«Accompagner dans la recherche de l’essentiel est beau et important, parce que cela nous fait partager la joie de goûter le sens de la vie, a insisté François. Souvent cela nous arrive de rencontrer des personnes qui s’arrêtent sur les choses superficielles, éphémères et banales : parfois parce qu’elles n’ont pas rencontré quelqu’un qui puisse les stimuler à chercher quelque chose d’autre, à apprécier les vrais trésors.»
Les paroles de Jésus nous indiquent la voie pour éviter de tomber dans l’envie, dans l’ambition, dans l’adulation, les tentations qui rôdent toujours aussi entre nous, les chrétiens, a insisté le Saint-Père.
Appel pour la protection de l’enfance
Et à l’issue de cette audience, le Pape a salué les pèlerins francophones, notamment les membres de l’œuvre d’Orient, les prêtres de l’Union apostolique du clergé, et ceux du diocèse d’Agen, venus avec leur évêque Mgr Herbreteau. Le Pape a aussi salué les autres fidèles venus notamment de France, de Belgique et de République démocratique du Congo.
Il a par ailleurs lancé un appel pour la Journée mondiale des droits de l’enfant, ce 20 novembre. «Je fais appel à la conscience de tous, institutions et familles, afin que les enfants soient toujours protégés et que leur bien-être soit protégé, pour qu’ils ne tombent jamais dans des formes d’esclavage, de réclusion dans des groupes armés, et de mauvais traitements. Je souhaite que la communauté internationale puisse veiller sur leur vie, en garantissant à chaque enfant le droit à l’école et à l’éducation, pour que leur croissance soit sereine et qu’ils regardent le futur avec confiance le futur.»
Évoquant enfin en italien la commémoration des défunts en ce mois de novembre, le Pape a également appelé à prier pour les victimes du tremblement de terre en Italie centrale, et à la solidarité pour toutes les personnes affectées.